JO Vancouver 2010 : On fait le bilan

 La France est arrivée à Vancouver avec de grands espoirs et de véritables leaders. Elle en repart avec 11 médailles dont 2 en or, 3 en argent et 6 en bronze. La France peut-elle être satisfaite de ces Jeux ?

 

Contrairement à Jean Claude Killy[1], je ne pense pas que le bilan de ces Jeux Olympiques 2010 soit positif pour la France. La déception ne vient pas du nombre de médailles gagnées (au contraire) mais du type de médailles. L’ensemble des Jeux n’est pas négatif mais les résultats des leaders français(es), que l’on avait hâte de voir sur les pistes de Vancouver, sont décevants.

 

L’échec de certains athlètes (le ski alpin, Ophélie David, Bryan Joubert, Pierre Vaultier, Emmanuel Chedal…) ne laisse pas indifférent. Pour beaucoup, la déception est grande. Les raisons des échecs français peuvent être diverses : trop pression, fatigue, parcours trop difficile, condition climatique défavorable… Comme l’expliquait Antoine Dénériaz (champion olympique de descente en 2006) « aux Jeux, tout est différent »[2]. La pression n’est pas la même. Les athlètes représentent tout d’un coup les espoirs d’un pays entier. Alors que certains pratiquent des sports non médiatisés et parfois méconnus du grand public. Ils se retrouvent tout à coup suivis et encouragés par des millions de fans. Le poids de l’échec n’est plus le même. Le droit à l’erreur non plus n’est pas le même. Tout se joue en peu de temps : en 2 descentes, en 2 sauts… et non sur différentes étapes étalées sur plusieurs mois. On n’a pas le droit à l’erreur. Il serait ambitieux de vouloir expliquer les échecs des leaders français. Cependant, les résultats sont là. Ou plutôt, ils ne sont pas là. Car même si nos athlètes ont ramené 11 médailles à la maison comme en 2002 à Salt Lake City, elle se classe 12^ème nation. De plus, le nombre d’épreuves sportives (et donc de médailles) à Vancouver est bien supérieur aux JO de 2002 et pourtant le nombre de médailles d’or gagné est de 2 contre 4 il y a 8 ans.

 

Heureusement, le bilan n’est pas non plus catastrophique. La transparence de certains athlètes a permis d’en faire briller d’autres. Jason Lamy Chappuis en combiné nordique a su tenir son statut de leader. Le ski de fond français et notamment de jeunes héros comme Marion Dorin, Vincent Jay… ont réussi à nous faire vibrer. Ils ont marqué le coup pour ces Jeux Olympiques d’hiver 2010 et offre de l’espoir pour le futur du ski français, au moins dans le « fond ».

 

Le bilan est qu’on les avait vus beaux, sûrement trop beaux.

 

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[1] L’Equipe, lundi 1^er mars 2010

[2] L’Equipe, vendredi 26 février 2010